Le Blog de la guerre d'algérie, texte inédit, photos rare, des vidéos et interactions
Zighout Youcef est un forgeron-menuisier né en 1921 , originaire de Condé-Smendou. Son nom veut dire «yeux verts». Et il a les yeux verts! C'est un vieux militant. Ex-conseiller municipal P.P.A. Avant le déclenchement du 1er novembre, il avait souvent aidé les membres de l'O.S. qui, dès 1950, avaient pris le maquis et c'est ainsi qu'il avait connu Ben Tobbal. Didouche était très lié avec cet homme plus âgé que lui, mais qui l'impressionnait par son calme, sa résistance physique et son goût du «baroud». Car Zighout a décidé de faire la guerre aux Français. La répression et la mort de Didouche, qui l'a beaucoup affecté, font de lui un véritable homme de combat. Moustachu, sec comme les coureurs du bled dont il a la taille moyenne (1,66 m), le chef toujours coiffé d'un bonnet de police remplacé fin 1955 par un chapeau de brousse qu'il rendra célèbre, il voudrait pouvoir mener la guerre selon les règles. Il a étudié la Convention de Genève. Il veut la guerre mais la guerre «propre». Il ne comprend pas très bien la forme révolutionnaire du combat. Mais rapidement, sous l'influence de Ben Tobbal et devant la répression dans le Constantinois, il plonge dans la guerre révolutionnaire. Désormais, tous les moyens seront bons. Il se détache de tout ce qui n'est pas la révolution. Et c'est dur pour cet homme pieux et sentimental. La veille de la mort de Didouche sa femme a accouché d'un garçon, qui n'a pas vécu. Il lui reste une fille qu'il adore. Il fait promettre à Ben Tobbal, lorsqu'il le prend comme adjoint, de s'en occuper s'il lui arrivait malheur. Ce qui se produira. Ben Tobbal sera le père adoptif de Mlle Zighout.