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Ahmed BEN BELLA, De l'organisation secrète à la présidence
Mort à l'age de 96 ans (il est né en 1916), Ahmed Ben Bella fait figure de rescapé d'une guerre dont il a été l'une des figures majeures, avant de devenir premier chef d'Etat de l'Algérie indépendante. Combatif, meneur d'hommes, M. Ben Bella fut d'abord un sous-officier exemplaire dans l'armée française. Il le prouvera au cours a de la campagne d'Italie, en 1944, où sa bravoure lui valut d'être décoré par le général de Gaulle. La guerre terminée, il milite au Parti populaire algérien (PPA, d'où est issu le MTLD de Messali Hadj) avant d'être nommé dès 1949 à la tête de l'Organisation secrète (OS), où se regroupent les plus décidés des nationalistes algériens. C'est l'année où l'attaque de la poste d'Oran (pour renflouer les caisses de l'organisation) lui vaut d'être incarcéré à la prison de Blida. Il s'en évade en 1952 et rejoint Le Caire, d'où, avec les autres chefs historiques, il l'annonce du soulèvement du 1er novembre 1954. Considéré comme le principal animateur du FLN, il est arrêté le 22 octobre 1956 par l'armée française après que l'avion civil marocain qui le mène de Rabat à Tunis est intercepté en plein espace aérien international. Détenu jusqu'à la signature des accords d'Evian, il arrive en mars à Oujda, au Maroc (photo), puis il rentre à Alger le 3 août 1962, après l'avoir emporté sur ses rivaux. Il dirige le gouvernement et le FLN et est élu le 15 septembre 1963 président de la République. Il n'occupera pas le poste bien longtemps. Le colonel Boumediene, qui l'avait aidé à écarter ses adversaires, prend le pouvoir et l'incarcère, le 19 juin 1965. Ben Bella sera maintenu au secret jusqu'au 4 juillet 1979, soit quatorze années, date à laquelle le président Chadli décide de le placer en liberté surveillée. Puis il recouvre une totale liberté, qu'il met à profit pour créer un parti politique, le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA), une formation où le nationalisme et l'islamisme cohabitent. Le MDA n'a jamais réussi à percer et Ben Bella, nomade entre la Suisse et l'Algérie, à défaut de redevenir un acteur de la vie publique, a pris place parmi les grandes figures de l'histoire de l'Algérie.
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