Le Blog de la guerre d'algérie, texte inédit, photos rare, des vidéos et interactions
Les entretiens en tête-à-tête interminables se succèdes avec son premier adjoint Chihani Bachir3, après quoi Ben Boulaïd vient embrasser tous ses assistants et donne ses dernières directives.
Porteur d'une musette verte, sa tête était coiffée d'un passe-montagne marron et d'un chèche. Il portait un burnous et avait les pieds chaussés de pataugas. Il nome successivement Chihani Bachir chef de l'Idara, Abbas et Adjoul sont respectivement premier et deuxième adjoints, Mostefa Boucetta est conseillé aux finances, Meddour Azoui au ravitaillement, Messaoud Belaggoune au secrétariat, Amor Mestiri sera son compagnon de voyage.4
Un voyage scabreux, tumultueux mais essentiel et très important, selon Ben Boulaïd en réponse aux tentatives désespéré d'un Adjoul au bord des larmes, qui essaie par tous les moyens de l'en dissuader.5
Il attaque son périple en direction du Sud-Est, où il atterrit à Kheirane puis à Djellal et accumule les rencontres et dicte ses directives et critiques, une anecdote rapportée par Mestiri qui parle d'une violente colère de Si Mostefa quand il surprend un groupe d'hommes s'adonnant à des jeux de hasard, alors que leurs pays est en guerre, "rasez-vous les moustaches! vous n'en êtes pas digne!"6
Après la douceur du climat semi-désertique de Djellal, Mostefa Ben Boulaid et son compagnon vire en pique vers Galaa, plus au nord ou le climat est plus frais et c'est aux portes des Nememchas qu'il rencontre un groupe de soixante-dix combattants bien armée qu'ils semblent minés par l'oisiveté, il les partages en petit groupe de six et les affectes dans les secteurs de Liana, Aïn Baida et Souk Ahras, le 25 janvier, après avoir reçu beaucoup de militants, il dépêche une longue lettre à son Adjent Chihani, lui ordonnent de rallier les Nememchas, une lettre qui arrive à destination deux jours plutard.
Première semaine de février 1955, il prend le chemin de Ferkane vers le sud, ils serrent rejoints par un jeune guide d'origine de Négrine qui connait bien la régions frontalière. À faim et à soif dans un terrain découvert et aride, ils finissent par franchir les frontières par la voix de djebel Manndra. où ils font escale de trois jours à Rdeyeff avant de regagner Gafsa, empruntant autocar et train.
Amor Mestiri se perd dans Gafsa et ne réussie pas à se rendre au point de chute, il y restera plus de 25 jours dans l'espoir d'un signe de ses camarades, qui pressait ne l'attendent pas pour de la ville côtière de Gabès ou Moustefa Ben Boulaïd doit se rendre dans un "relais"7 établie chez une épicerie d'un tunisien. Un local repéré et mis sous surveillances par les services français depuis longtemps. Il auront aucun mal remarqué l'arriver de Ben Boulaïd, à la tentative de son arrestation, il use de son arme et tue un supplétif des forces française et prend la fuite vers Ben Guerden aux frontières tuniso-libyenne à 30km au sud.
Dans la foulée de sa poursuite Ben Boulaïd se trompe de chemin, il sera arrêté en Tunisie alors qu'il se croit en territoire libyen.
c'est par radio Monte-Carlo, à 7h du matin, que Chihani Bachir apprend l'arrestation de son chef. il rassemble immédiatement ses adjoints et leurs apprend que "Le frère Moustefa est arrêté"... rapporte Claude Paillat, mais en vérité c'est que plusieurs jours après que Mesriti qui attend encore la manifestation de son chef qu'il apprend sa capture par un tunisien et décide de regagner les Aurès et rapporte la triste nouvelle. À partir d'où Chihani confère une heure avec les chefs et leurs recommandes de faire le silence sur cette affaire, elle sera effectivement maintenu secrète, dans l'intérêt du moral combatif des moudjahidines.
Dans sont discours fin mars 1955, Chihani Bachir souligne "La perte causée au mouvement de libération National par l'arrestation de Ben Boulaïd, grand homme ayant tout sacrifié à la cause, ne doit pas entraîner l'arrêt de la révolution, mais au contraire accélérer la continuité de l'action dans l'union", une perte qui moins d'un mois et demi après sonnera le glas des premières ascensions et dissidence dans les Aurès, moins d'un mois et demi après l'arrestation du fondateur de la Willaya I pour que le berceau de la révolution naissante, sombre dans la récrimination et succombe au tribalisme.
Les sept étapes majeurs du voyage de Mostefa Ben Boulaïd, qui durera près d'un mois.
----------------------------------