• L’état-major de la révolution de Novembre

    A Bab-el-Oued, c'était sur la place du marché Nelson, sous les arcades de la rue Eugène-Robbe, qu'avaient lieu certains contacts, mais ce café El-Kamal, face au cinéma Majestic, servait beaucoup plus souvent de lieu de rendez-vous que de conversation. Une voiture passait prendre celui ou ceux qui devaient se rencontrer et les conduisait dans une direction inconnue. Krim préférait ce système et il fut employé pour toutes les réunions importantes réunissant les Six dans les semaines précédant l'insurrection. Bouadjadj ou un autre choisissait une maison, faisait chercher les Six dans des lieux différents et tous se retrouvaient quelque part dans Alger, dans une demeure inconnue dont ils ne voyaient même pas le propriétaire. Ainsi personne, sauf Bouadjadj qui se retirait dès que les Six étaient réunis, ne pouvait commettre d'indiscrétion.

    C'est au cours d'une de ces réunions secrètes que les Six décidèrent de créer l’état-major de la révolution. Personne ne sait où elle se déroula. Bouadjadj pourrait le dire, sa mémoire est phénoménale, mais comme il n'assista pas à la réunion et ne fit qu'y conduire les participants, il ne sait ni quand ni où fut mis au point le premier organigramme de l'insurrection.

    C'était plus une communication que faisait chacun des six chefs de zone à ses compagnons qu'une discussion serrée sur tel ou tel nom puisqu'il avait été convenu de laisser à chaque zone une grande liberté. Donc les chefs intérieurs choisirent à leur convenance les adjoints qu'ils jugeaient capables de créer, d'organiser et d'entraîner sur place les commandos qui participeraient à l'insurrection dont la date n'était toujours pas fixée.

    Ben Boulaïd, chef de la zone 1 (Aurès), avait pris comme adjoints : Chihani Bachir, Laghrour Abbès et Adjel Adjoul.

    Didouche, zone 2 (Nord constantinois) : Benaouda, Ben Tobbal, Zighout.

    Krim Belkacem, zone 3 (Kabylie) : Ouamrane, Zamoun Rabah.

    Bitat Rabah, zone 4 (Algérois) : Bouadjadj, Souidani, Bouchaïb.

    Ben M'Hidi, zone 5 (Oranie) : Boussouf, Ben Allah, Abdelmalek Ramdane.

    Telle fut la liste qui fut communiquée, en code, au Caire par Mohamed Boudiaf. La liaison avec la capitale égyptienne se faisait par l'intermédiaire du propriétaire d'une petite boutique de chéchias à l'enseigne d'Ould-el-Cadi, rue Médée, à deux pas du fameux hôtel Saint-Martin qui vit tant de réunions kabyles. Là fonctionnait en permanence une boîte postale qui assurait, sans le savoir, bien sûr, la liaison avec Ben Bella, Khider et Ait Ahmed.

    On le voit sur cet organigramme, il n'est pas encore question de faire d'Alger la zone autonome qu'il deviendra plus tard.


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  • Scènes de rue a Alger, décembre 1960

     Scènes de rue a Alger, décembre 1960

    Une rue d'Alger (Basse-Casbah,au bas de la rue de la Lyre, et d'ou on voit au fond l'église,actuel Djamaa ketchaoua). L'armée francaise en sur-nombre quadrille le bastion imprenable :la Casbah.

      Une femme et son enfant passent sous le regard d'un militaire français, le 12 décembre 1960, alors que de violentes manifestations favorables au FLN et à l'indépendance secouent la ville. Contrôles et arrestations se multiplient à Alger durant cette semaine d'émeutes.


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  • Quand le kabyle fait sa guerre

    Quand le kabyle fait sa guerre

     Après la victoire du Front républicain, présidé par Guy Mollet, appelé aux commandes pour dénouer la crise algérienne, l'état d'urgence est maintenu en Algérie, où le « bled » continue de « pourrir ». On voit ci-dessus, le train de la ligne Alger-Beni Mansour, que les hommes d'un maquis kabyle ont fait dérailler à la fin du mois de février 1956.

     


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  • Arrestations de paysans

    Arrestations de paysans

     Les actions de l'ALN (Armée de libération nationale), jusqu'alors plus ou moins circonscrites à l'Aurès et à la Kabylie, gagnent tout le pays. On est entré dans la phase de guerre totale, tandis que les forces armées françaises commencent à quadriller les zones rurales.

    Le 24 avril 1956, après plusieurs assassinats dans la région, des suspects arrêtés lors d'une vaste opération militaire dans le secteur de Ain Bessem attendent d'être fouillés et interrogés.


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  • Le Fellagha

    Le Fellagha

    En 1954, ce jeune maquisard pose fièrement pour une photo-souvenir destinée à ses proches.


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