• En Campagne Dans L'Aurès

    En Campagne Dans L'Aurès

    Des soldats en opération dans l'Aurès installent leur campement le 15 novembre 1954 à M'Chounèche, dont le caïd a été abattu au matin de la « Toussaint rouge ». Si les réseaux FLN sont vite démantelés à Alger, tout l'effort militaire se concentre sur l'est du territoire, en particulier dans l'Aurès, où l'ALN est commandée pour cette zone par le « chef historique » Mostefa Ben Boulaïd. De plus en plus active, elle provoque de fréquents accrochages avec l'armée française. Le général Paul Cherrière, commandant en chef des forces armées en Algérie jusqu'en juillet 1955, se plaint avec constance de l'insuffisance des effectifs pour appliquer sa tactique du « peigne fin ». Celle-ci s'apparente plutôt au marteau-pilon et se révèle inefficace, en raison de la nature accidentée du terrain et en raison de la mobilité des katibas, qui en connaissent chaque infractuosité. Paul Cherrière est par ailleurs partisan des « représailles collectives » - traditionnelles dans les colonies -, qui auront pour principal effet de chasser vers les maquis un nombre croissant d'hommes fuyant la répression et la destruction des villages.


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  • Benkhedda évoque l'OS et le rôle fondateur de Mohammed Belouizdad


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  • Albert Camus

    Albert Camus

    Contrairement à d'autres intellectuels pieds-noirs, comme par exemple le journaliste Jean Daniel ou l'écrivain Jules Roy, Albert Camus - prix Nobel de littérature 1957 - n'a pas pris de position tranchée sur l'indépendance de l'Algérie. Profondément attaché à sa terre natale, il a tenté d'adopter un discours plus nuancé, dénonçant aussi bien les violences commises par le FLN que par les forces françaises. De fait, lui qui, dès les années 1930, dénonçait la misère des « indigènes » et l'oppression coloniale, vivait comme un véritable déchirement la perspective d'un « divorce » entre l'Algérie et la France, semblant anticiper l'inévitable exode de la population pied noir au sein de laquelle il avait grandi. Cela lui fut amèrement reproché par les anticolonialistes « radicaux » français et algériens, tandis que les « ultras » le considéraient comme un traître favorable à l'indépendance. Après l'échec de la conférence pour promouvoir une « trêve civile », qu'il organise à Alger en janvier 1956, Camus décide de garder le silence sur la guerre d'Algérie. Il est mort en 1960 dans un accident de voiture.


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  • Boudiaf évalue Algérie de l'après mai 45, et la création de l'OS


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  • L’état-major de la révolution de Novembre

    A Bab-el-Oued, c'était sur la place du marché Nelson, sous les arcades de la rue Eugène-Robbe, qu'avaient lieu certains contacts, mais ce café El-Kamal, face au cinéma Majestic, servait beaucoup plus souvent de lieu de rendez-vous que de conversation. Une voiture passait prendre celui ou ceux qui devaient se rencontrer et les conduisait dans une direction inconnue. Krim préférait ce système et il fut employé pour toutes les réunions importantes réunissant les Six dans les semaines précédant l'insurrection. Bouadjadj ou un autre choisissait une maison, faisait chercher les Six dans des lieux différents et tous se retrouvaient quelque part dans Alger, dans une demeure inconnue dont ils ne voyaient même pas le propriétaire. Ainsi personne, sauf Bouadjadj qui se retirait dès que les Six étaient réunis, ne pouvait commettre d'indiscrétion.

    C'est au cours d'une de ces réunions secrètes que les Six décidèrent de créer l’état-major de la révolution. Personne ne sait où elle se déroula. Bouadjadj pourrait le dire, sa mémoire est phénoménale, mais comme il n'assista pas à la réunion et ne fit qu'y conduire les participants, il ne sait ni quand ni où fut mis au point le premier organigramme de l'insurrection.

    C'était plus une communication que faisait chacun des six chefs de zone à ses compagnons qu'une discussion serrée sur tel ou tel nom puisqu'il avait été convenu de laisser à chaque zone une grande liberté. Donc les chefs intérieurs choisirent à leur convenance les adjoints qu'ils jugeaient capables de créer, d'organiser et d'entraîner sur place les commandos qui participeraient à l'insurrection dont la date n'était toujours pas fixée.

    Ben Boulaïd, chef de la zone 1 (Aurès), avait pris comme adjoints : Chihani Bachir, Laghrour Abbès et Adjel Adjoul.

    Didouche, zone 2 (Nord constantinois) : Benaouda, Ben Tobbal, Zighout.

    Krim Belkacem, zone 3 (Kabylie) : Ouamrane, Zamoun Rabah.

    Bitat Rabah, zone 4 (Algérois) : Bouadjadj, Souidani, Bouchaïb.

    Ben M'Hidi, zone 5 (Oranie) : Boussouf, Ben Allah, Abdelmalek Ramdane.

    Telle fut la liste qui fut communiquée, en code, au Caire par Mohamed Boudiaf. La liaison avec la capitale égyptienne se faisait par l'intermédiaire du propriétaire d'une petite boutique de chéchias à l'enseigne d'Ould-el-Cadi, rue Médée, à deux pas du fameux hôtel Saint-Martin qui vit tant de réunions kabyles. Là fonctionnait en permanence une boîte postale qui assurait, sans le savoir, bien sûr, la liaison avec Ben Bella, Khider et Ait Ahmed.

    On le voit sur cet organigramme, il n'est pas encore question de faire d'Alger la zone autonome qu'il deviendra plus tard.


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