• Ben M'hidiL’arrestation de Larbi Ben M’Hidi, l’un des six Fils de la Toussaint qui avaient donné le coup d’envoi de la révolution le 1er novembre 1954, eut un retentissement extraordinaire. Les paras étaient parvenus à la tête de l’organisation rebelle.

    Ben M’Hidi et Hamida furent présentés à la presse dans la villa d’Hydra, P.C. de Bigeard. Ben M’Hidi avait les poignets et les chevilles entravés par des menottes alors que Hamida avait la liberté de ses mouvements. Celui que Bigeard appelait à juste raison « l’âme de la révolution » avait promis à ses gardiens de s’échapper à la première occasion. Un petit sourire flottait sur son visage. Les deux hommes furent livrés pendant cinq minutes aux flashes des photographes, puis regagnèrent leurs cellules.

    Depuis qu’il s’était lancé à fond dans la « bataille d’Alger », Bigeard avait réuni tous les renseignements possibles sur les chefs du C.C.E. Il connaissait la ruse et le courage de «l’ancêtre des maquisards» Krim Belkacem, la culture et la sagesse du pharmacien Ben Khedda, l’habileté de Saad Dahlab. Mais il était fasciné par la personnalité des deux «politiques»: Abane et Ben M’Hidi. Les papiers saisis, les renseignements fournis au cours d’interrogatoires lui avaient permis de se faire une idée d’Abane, violent, coléreux mais organisateur politique hors de pair. Mais c’est Ben M’Hidi qui l’intéressait le plus. Il retrouvait dans ce qu’on lui disait de ce jeune chef toutes les qualités, tout l’idéalisme, toute la «vertu» qu’il avait trouvés chez celui devant lequel -à l’autre bout du monde- il avait dû s’incliner: Hô Chi Minh.

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  • L'Algérie à l'épreuve du pouvoir, 1962 2012 (L'ère autoritaire 1962-1988)

    En mars 1962, pendant la signature des accords d'Evian, alors que le général De Gaulle négocie une sortie de crise après 132 ans de colonialisme et huit ans de guerre, la course pour le pouvoir commence. L'alliance stratégique du plus populaire des chefs historiques du FLN, Ahmed Ben Bella, et du chef de l'état-major général de l'Armée de libération nationale (ALN), Houari Boumediene, permet au premier de prendre les rênes du pouvoir. C'est ainsi que démarre l'ère autoritaire. Dans un Etat à bâtir, la sécurité militaire fait régner l'ordre : les partis d'opposition sont interdits, un grand nombre de chefs historiques, parmi lesquels Hocine Aït Ahmed, Ferhat Abbas et Mohamed Boudiaf, sont écartés. Le 19 juin 1965, Houari Boumediene écarte à son tour le président Ben Bella après un coup d'Etat qualifié de «redressement révolutionnaire».


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  • Groupe ALN

    Aux maquis de Souk Ahras

    Photo sans date précise, aux maquis de Souk Ahras, où on peut voir un groupe de 18 combattants de l'ALN très bien armée posent fièrement au côté de leur chef (premier debout à gauche) future colonel commandant de la wilaya I de 1960 à 1962 et chef d'état-major de l'armée en 1963 Taher Zbiri.

     


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  • AUTOPSIE D'UNE GUERRE (L'AURORE) - de M. FERHAT ABBAS.Exclusivités http://algerie.eklablog.fr/: Pour la première fois en ligne Lisez AUTOPSIE D'UNE GUERRE (L'AURORE) - de M. FERHAT ABBAS.

    Les coups de feu, tirés ce Ier novembre, avaient surtout pour but de sonner ralarme, de réveiller le pays de sa torpeur et de provoquer rélan voulu d’engagement et de solidarité. Les responsables du CRUA étaient alors connus. Malheureusement pour les générations actuelles ils ne sont plus que des noms sans résonance.
    Pourtant, par leur initiative et leur foi, ces hommes ont forcé le destin. Ils avaient derrière eux plusieurs années de vie dans la clandestinité. Traqués par les autorités françaises, ils connurent
    la faim, le froid, les angoisses et la peur.
    Il convient à ceux qui profitent de l'Indépendance, à la jeunesse montante, aux cadres de demain, de retenir leurs noms avant d’applaudir les hommes en place. Il est plus méritoire de se souvenir que de jouir du présent.

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  • MISÈRE ET BIDONVILLES

    MISÈRE ET BIDONVILLES

    En 1960, à la périphérie d'Alger, les bidonvilles sont nombreux. Les militaires des SAS (Sections administratives spécialisées) y sont solidement implantés. Ils y exercent un contrôle étroit et y effectuent un certain travail social depuis l’éviction du FLN pendant la bataille d’Alger.

    Une population misérable s’y entasse, en grande partie venue des campagnes désertées à cause de la guerre et de la politique de déplacement destinée à priver I'ALN du soutien des villageois. La principale conséquence de cette politique est la destruction du tissu social traditionnel. Jeune sociologue en Algérie, en 1960, Pierre Bourdieu explique : « Le peuple algérien connaît aujourd'hui une véritable diaspora. Les déplacements de population, contraints ou volontaires, ont pris des proportions gigantesques. Selon les estimations, le nombre des personnes déplacées se situe entre un million et un million cinq cent mille. Ce dernier chiffre étant le plus proche de la réalité. On peut admettre qu’un Algérien sur quatre vit en dehors de sa résidence coutumière. »


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